Seizième Dimanche du T.O.

Jésus fut saisi de pitié

La semaine dernière nous entendions comment Jésus envoyait pour la première fois ses disciples en mission d’évangélisation.  Jésus les invitait à proclamer la conversion pour se tourner vers Dieu, et Il leur donnait le pouvoir de guérir les malades, de délivrer les possédés et de proclamer que le Règne de Dieu est tout proche.  Et Jésus de préciser : ne prenez pas de tunique de rechange…

Après avoir vécu cette expérience d’annonce de la Bonne Nouvelle et ayant reçu auprès du peuple un excellent accueil, les disciples reviennent vers Jésus et lui racontent ce qu’ils ont fait et comment les foules ont répondu au Message.  Jésus avait en quelque sorte donné à ses disciples pour ce premier exercice de prédication « une double part de son esprit ».  À leur retour ils constatent que tout Capharnaüm est en effervescence et que la vie à la maison n’est plus possible.

Pourquoi Jésus invite-t-il ses disciples à aller « en un endroit désert » ?  On peut comprendre qu’ils ont besoin de prendre du recul.  Trop d’activités, trop de personnes qui accourent et qui ont soif d’aide, cela peut nuire à un bon accueil, à une vraie écoute.  Jésus invite donc ses disciples à prendre de la distance, en se rendant ailleurs, où Il pourra les aider à formaliser les succès rencontrés dans cette première expérience missionnaire.  Mais également, Jésus veut les former à donner le meilleur d’eux-mêmes pour l’annonce de la Bonne Nouvelle. 

Combien de fois cela ne nous arrive-t-il pas, selon l’expression : L’homme propose, Dieu dispose.  Jésus voulait relire avec ses disciples l’expérience qu’ils venaient de faire.  Mais les foules, elles, assoiffées, attendaient autre chose.  Depuis le temps qu’ils cherchent une raison de vivre, qu’ils cherchent un maître à penser, un vrai prophète, ils accourent pour voir et entendre Jésus.  Face à ce Peuple assoiffé de paroles et de vérité, Jésus est pris de pitié.  Il sent, au fond de lui-même, qu’Il doit répondre à leur attente.  Il s’applique alors les paroles que Jérémie prononça au nom de Dieu et que nous avons entendues en première lecture :
Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis de tous les pays où je les ai dispersées.
Je les ramènerai dans leurs pâturages, elles seront fécondes et se multiplieront.

Comme nous le rappelle Saint Paul dans l’Épître aux Éphésiens, en parlant de Jésus :
Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix,
la paix pour vous qui étiez loin, la paix pour ceux qui étaient proches.
Par lui, nous avons, dans un seul Esprit, accès auprès du Père.

De tous les peuples, et pas seulement le Juif et le païen, Jésus est venu faire un seul peuple, avec Dieu pour Père, dans l’Esprit Saint.  C’est vrai pour nous encore aujourd’hui.  Jésus nous enseigne, par ses paroles, par ses actes, par tous ceux qui l’ont suivi au long des âges, que la vie vaut d’être vécue lorsque nous nous mettons à Son école. 

Dans le texte parallèle de Saint Matthieu, après avoir vu les foules désemparées et abattues comme des brebis sans berger, Jésus dit à ses disciples (Mt 9,38) : 
La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.

L’Église a besoin d’ouvriers pour sa moisson.  Nous sommes tous invités à être, chacun à sa manière et selon son état de vie, ouvriers pour la moisson.  Dieu nous invite à une relation forte avec Lui, avec Jésus-Christ, pour construire un monde de justice et de paix, où tous les peuples sont unis, comme le rappelait la première lecture :
je susciterai pour David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, Voici le nom qu’on lui donnera : « Le-Seigneur-est-notre-justice. »

C’est à tous les hommes de bonne volonté que Saint Paul affirme :
Vous qui autrefois étiez loin du Dieu de l’Alliance,
vous êtes maintenant devenus proches par le sang du Christ.

Que la participation au corps et au sang du Christ en cette Eucharistie nous permette d’être toujours davantage en communion avec Jésus-Christ et avec son Père, pour vivre notre quotidien sous le regard bienveillant de Dieu. 

Père Bernard-Marie

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