Onzième dimanche du T.O.

Dieu est toujours à l’œuvre

Les trois textes que nous venons d’entendre font un petit ensemble bien unifié.  Le Seigneur, dans la parabole du prophète Ezéchiel, parle de son attachement à son Peuple.  La plus belle pousse du plus grand cèdre du Liban sera plantée sur la plus haute montagne d’Israël, à Jérusalem.  C’est l’amour fou de Dieu qui a fait cela.  L’homme n’y est pour rien, c’est Dieu qui est à l’œuvre, pour le bien de son Peuple, pour le bien de chacun de nous. 

C’est Dieu qui a choisi son Peuple, c’est Lui qui l’a planté en Terre de la Promesse, c’est Lui qui a élu le Peuple, les prêtres, les prophètes, les rois.  Dieu ne demande qu’une chose au Peuple : suivre ses commandements et L’aimer de tout son cœur, de toute âme et de toutes ses forces. 

Jésus, dans les deux paraboles que nous venons d’entendre, ne dit pas autre chose.  Si nous avons parfois du mal à imaginer ce que Jésus veut dire lorsqu’il parle du « Royaume des Cieux » ou du « Règne de Dieu », c’est parce que les royaumes terrestres, les rois et les princes, ont trop souvent abusé de leur autorité.  Ce fut déjà le cas pour David et Salomon, alors même que la Tradition a continué à leur donner le titre de roi parfait.  Lorsque Jésus nous parle du Règne de Dieu, il parle de ce qu’Il est venu instaurer sur terre, et non pas d’un royaume des cieux qui n’aura son plein accomplissement qu’une fois que nous serons au ciel. 

Chacun de nous est invité à faire sa part dans la construction de ce Règne de Dieu.  Mais cette part est minime… telle que de semer la semence.  Ensuite, c’est Dieu qui est à l’œuvre : que l’homme dorme ou se lève, la plante pousse et produit l’herbe puis l’épi puis du blé plein l’épi

La seconde parabole de Jésus aujourd’hui nous montre également que le Royaume des Cieux commence comme une petite graine qui doit grandir.  Ici encore, nous ne savons pas comment Dieu la fait grandir, mais nous en voyons petit à petit les résultats.  C’est vrai pour chacun de nous, c’est vrai pour l’Église, c’est vrai pour le monde.  La graine plantée dans notre cœur, dans le cœur de chacun de nous et dans l’Église, dans le monde, est toute petite, et doit grandir et germer.  Nous ne savons pas comment, mais Dieu le sait.  Dieu est à l’œuvre pour que son Règne d’amour et de paix grandisse en nous et autour de nous.  La situation générale du monde, avec ses guerres et ses injustices, nous montre que rien n’est gagné… 

Encore davantage qu’à d’autres époques de l’Histoire de l’Église, nous devons prendre à la lettre les paroles que Saint Paul nous a adressées dans la seconde lecture. 

Nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision.  Nous ne voyons pas le Seigneur, et nous avons parfois hâte d’aller à sa rencontre, de nous retrouver avec Lui au ciel une fois notre pèlerinage terrestre achevé.  Mais aujourd’hui, voyons-nous quelque chose du Règne qui grandit ?  Tellement peu, tellement petit.  La graine de moutarde n’a encore donné que des bourgeons, des petites pousses, et les oiseaux ne peuvent pas encore nicher à son ombre.  La vie chrétienne n’est plus aussi facile aujourd’hui qu’elle ne fut jadis, où l’environnement socio-culturel imposait de pratiquer sa religion. 

Notre vocation, comme le rappelle encore Saint Paul, c’est de plaire au Seigneur.  Notre vie chrétienne, à plus forte raison notre vie de moine, ne trouve son sens, sa raison d’être, que dans notre relation à Dieu, notre amour de Dieu et notre souhait de suivre le Seigneur sur les chemins sur lesquels Il nous invite.  Ce n’est pas toujours facile : par les temps qui courent nous sommes souvent incompris, parfois même méprisés car, selon certains, nous vivons dans un autre temps…

Demandons au Seigneur, en cette Eucharistie, de nous donner la force, la grâce, d’avancer selon sa volonté.  Selon la parole de Saint Paul : 
que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur.

Dieu nous donnera la force de vivre et de témoigner, là où nous sommes, de cette relations d’amour de Dieu qui nous fait avancer joyeusement sur notre chemin terrestre en attendant de nous retrouver avec Dieu et les Saints au ciel.

Père BernardMarie

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