Du premier ermitage des Antonins, sur le versant de Berthen du Mont des Cats, nous n’avons aucune trace. On peut penser qu’il se trouvait dans le « bois de l’ermitage » qui se trouve sur le versant Est du Mont des Cats, en contre-bas de la Chapelle de la Passion.
Le second couvent fut construit vers 1690. Il était situé quelques centaines de mètres plus à l’Ouest par rapport au premier lieu, toujours sur le plateau du Mont mais sur la paroisse voisine. Decelui-ci non plus, nous n’avons pas trace.
Vers 1720, l’insuffisance des bâtiments, et leur vétusté grandissante, obligea les Frères à reconstruire leur ermitage. Comme c’était une affaire de grande importance, qui dépassait notablement leurs ressources, ils obtinrent, en 1725, l’autorisation de vendre une partie de leurs biens et d’avoir recours à la générosité du clergé et des fidèles. Ils furent, malgré cette générosité, dans la gêne pendant de longues années.
Les Frères, les pensionnaires et quelques personnes amies étaient inhumées dans le cimetière du couvent, béni en 1777. Ce cimetière se trouvait autour d’une croix, placée sur un monticule « à une hauteur de quarante pieds ». La croix dominait la contrée car elle se trouvait presque au sommet du Mont.
En 1792, il y avait encore des Ermites sur le Mont des Cats. Les Frères n’ont pas prêté le Serment, et le couvent fut supprimé comme beaucoup d’autres. La chapelle fut spoliée, et l’argenterie fut envoyée à la Monnaie de Lille. Les autres biens que les frères possédaient « furent vendus nationalement an V et VI » : au total 52 mesures 2 quintaux. Les bâtiments furent en grande partie démolis.
Monsieur Nicolas Ruyssen acheta en 1819 ce qui restait de ces bâtiments.
Le corps du bâtiment semble dater de 1725, mais était à l’état d’abandon depuis de longues années. Monsieur Ruyssen réhabilita la construction, et commença par y habiter lui-même. Il offrit les bâtiments aux frères des écoles chrétiennes, qui y installèrent un pensionnat pour les enfants pauvres. L’école compta, en 1822-23, une centaine d’élèves. On ne sait pas pour quelles raisons les frères des écoles chrétiennes abandonnèrent leur école sur le Mont des Cats. Après avoir proposé le bien immobilier à d’autres religieux, Monsieur Ruyssen s’adressa à l’abbé du Gard qui accepta d’y faire une fondation.
Dans la donation faite aux moines, il y avait la condition d’assurer l’entretien d’une école primaire. En contrepartie, Monsieur Ruyssen donnait la maison, le mobilier, quelques arpents de terre inculte et un terrain boisé. Le tout sans revenus…
La construction comprenait un bâtiment long de 65 mètres sur 6 mètres 50, avec à chaque extrémité un bâtiment formant marteau. Dans ce bâtiment, il y avait, à l’étage, les cellules des pensionnaires, au rez-de-chaussée la chapelle, les classes des Frères et les appartements de Monsieur Ruyssen. Une cour garnie de tilleuls et un jardin potager complétaient la maison.
Lorsque les premiers moines arrivèrent, ils durent s’installer dans ces bâtiments. Ils aménagèrent le dortoir dans les greniers, ce qui ne les mettait pas à l’abri du vent, du froid et de la neige en hiver, de la chaleur en été. Monsieur Ruyssen s’étant installé dans une petite chaumière au bas du Mont, ils purent utiliser ses anciens appartements.
Dans le jardin potager, les moines trouvèrent quelques arbres fruitiers, des poireaux, des salsifis et une petite provision de pommes de terre rouges.
Les constructions s’imposèrent dès l’arrivée des moines.
Il fallut d’abord construire une citerne pour collecter les eaux de pluie. Autrement, les frères étaient obligés de descendre la colline pour récolter l’eau qui ruisselait d’une petite source.
On construisit rapidement un prolongement au corps du bâtiment, avec les ateliers (buanderie, boulangerie, stockage du bois) et un réfectoire pour les domestiques. Ce bâtiment n’avait pas d’étage et était très modeste. On construisit encore une écurie et une grange, un peu à l’écart.
Il fallut également aménager un petit « quartier des hôtes », à l’autre extrémité du bâtiment des Antonins. On y transporta d’abord une petite maison en bois. Celle-ci, qui se trouvait à l’origine à côté du moulin dit le « steenmeul » fut simplement déplacée… 30 personnes furent nécessaires pour la transporter sans la démonter !
Ces travaux eurent lieu entre 1826 et 1829. Nous n’avons pas de souvenirs photographiques de cette première hôtellerie, ni de la grange ou de l’écurie.