27° Dimanche du Temps

Il n’est pas bon que l’homme soit seul.

Jésus avait été abaissé un peu au-dessous des anges,
et maintenant nous le voyons couronné de gloire et d’honneur

Tel est le début de l’extrait de l’épître aux Hébreux que nous venons d’entendre.  C’est en réalité le cœur de notre foi.  Dans l’épître aux Philippiens, Saint Paul ne dit pas autre chose : Jésus, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Sainte Trinité,
ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.
Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect,
il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. (Ph 2,6-8)

Lors de la Création, comme nous l’avons entendu dans la première lecture, le Seigneur ne voulut pas que l’homme soit seul.  Après avoir créé tous les animaux qui pullulent sur la terre, dans la mer et dans les airs, Dieu crée la femme, et l’homme s’écria :
voilà l’os de mes os et la chair de ma chair !

Et le nom que la Bible donna à l’homme et à la femme, Ish et Isha, montre bien la complémentarité des deux, à tel point, nous rapporte encore la Genèse, que
tous deux ne feront plus qu’un.

Dieu a créé l’homme et la femme, et la relation qu’ils vivent dans le mariage, est une image de la relation que le Père a avec son Fils, dans l’Esprit.  L’Esprit étant la personnification de l’Amour entre le Père et le Fils.  L’amour entre l’homme et la femme en est également une image.  C’est la raison pour laquelle Jésus répond aux scribes et aux pharisiens qui l’interrogeaient : Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas !

Dans un autre texte célèbre de l’épître aux Ephésiens, Saint Paul se réfère également à l’union de l’homme et de la femme que décrit la Genèse.   Il invite les hommes à aimer leur femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour elle,

Et Saint Paul continue quelques versets plus loin :
Jamais personne n’a méprisé son propre corps : au contraire, on le nourrit, on en prend soin.
C’est ce que fait le Christ pour l’Église, parce que nous sommes les membres de son corps.

Après avoir rappelé l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un.

Saint Paul conclut :
Ce mystère est grand : je le dis en référence au Christ et à l’Église. (Ep 5,25…32)

Dans sa première épître aux Corinthiens, Saint Paul explique que le Christ est le premier ressuscité d’entre les morts, mais que tous nous ressusciterons pour entrer dans la vie éternelle (1Co 15,20…27).  Le Christ, tête de l’Église, est déjà entré triomphateur, dans le ciel, et nous attendons d’y être attirés à notre tour, une fois notre pèlerinage terrestre terminé. 

Jésus ne voulait pas être le seul à adorer le Père en esprit et en vérité.  C’est pourquoi Il s’est fait homme.  Notre vocation commence par notre vie sur terre, dans la relation d’amour que nous avons avec Jésus-Christ et Dieu son Père, dans la prière.  Lorsque nous serons tous entrés dans la gloire éternelle de Dieu, dans les Cieux, nous serons pour Jésus des frères et des sœurs, formant un seul corps glorieux, où tous, homme et femmes, ne ferons plus qu’un en Christ.  Si Dieu dit dans la Genèse qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul, il en est de même dans l’au-delà : il n’est pas bon que le Fils soit seul.  Telle est notre foi, telle est notre attente. 

Que la participation à cette Eucharistie nous aide à prendre conscience de la grâce de faire partie de ce grand Corps dont Jésus-Christ est la tête, le Maître, le Guide.  Il nous attend pour être pour toujours avec Lui dans la gloire de Dieu.

Père Bernard-Marie

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